Bien dormir est tout aussi important qu’une bonne alimentation. Selon une étude, les jeunes qui dorment moins de sept heures par nuit sont jusqu’à 70% plus susceptibles d’être obèses ou en surpoids.
Si vous souhaitez garder votre poids de forme et éviter de prendre des kilos disgracieux, mieux vaut bien dormir. Voici dans les grandes lignes la conclusion d’une nouvelle étude dont les résultats ont été relayés par le Daily Mail. Selon elle, les jeunes qui dorment moins de sept heures par nuit sont plus susceptibles d’être obèses ou en surpoids. Concrètement, le manque de sommeil peut amener le corps à produire la ghréline, une hormone de la faim qui incite les gens à manger plus.
Pour mener à bien cette étude, les scientifiques ont fait appel à plus de 1 200 adolescents âgés de 12 à 16 ans. Ils ont mesuré leur sommeil sur une durée d’une semaine et l’ont comparé à leur indice de masse corporelle. Conclusion : les jeunes de 14 ans qui dormaient moins de sept heures par nuit étaient 72% plus susceptibles d’avoir un IMC supérieur à 25 que ceux qui dormaient plus de huit heures. À noter que les garçons et les enfants issus de familles de minorités ethniques ont tendance à dormir pendant des périodes plus courtes, selon les chercheurs.
Des chercheurs de l’Université de l’Alabama viennent de présenter les résultats d’une étude qui aboutit à la conclusion que des nuits de moins de sept heures augmenteraient le risque d’obésité des individus.
Ces scientifiques ont passé en revue des données concernant 28 150 Américains âgés de 21 à 65 ans entre 2006 et 2008, et ont analysé le temps passé par chacun à manger et à boire, ainsi que leurs durées de sommeil.
Un lien entre courtes nuits et grignotage
L’équipe a ainsi noté que les participants qui enregistraient de courtes nuits de sommeil – moins de sept heures – avaient davantage tendance à manger et à boire sucré en dehors des repas, notamment en regardant la télévision. Ceux-ci passaient ainsi, chaque jour, neuf minutes de plus à manger et environ une demi-heure de plus à boire en dehors des repas que les personnes qui dormaient entre sept et huit heures par nuit.
Ces résultats « suggèrent potentiellement un lien entre de courtes nuits et un apport calorique accru sous forme de boissons et de grignotage », analyse Gabriel S. Tajeu, l’un des auteurs de l’étude, cité par Le Parisien.
D’autres études dans ce sens
Le scientifique établit également un lien avec le risque accru d’obésité, précisant toutefois que la question nécessitait de plus amples recherches.
Ces résultats, parus dans l’American Journal of Health Promotion, viennent en tout cas confirmer ceux d’une étude française, réalisée par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) et parue en début d’année, qui avait déjà montré que les mauvais dormeurs étaient nettement plus sujets au surpoids, voire à l’obésité.
L’INSV avait notamment estimé que le cerveau se montrait davantage attiré par les glucides en cas de fatigue, ces derniers étant considérés comme plus énergétiques.
Des heures de coucher strictes
Face à ce constat, les chercheurs ont estimé que les parents se devaient de réagir et de « donner le bon exemple », notamment en appliquant des heures de coucher strictes. L’objectif : éviter que leurs enfants ne soient victimes de problèmes cardiaques en raison de leur éventuelle prise de poids. « Des politiques publiques sont également nécessaires pour s’attaquer à ce problème de santé mondial », a déclaré Jesus Martinez Gomez, cardiologue au Centre national espagnol de recherche cardiovasculaire à Madrid.
Des études antérieures ont également montré que le manque de sommeil pouvait entraîner une foule de problèmes de santé comme l’hypertension artérielle, la démence et le diabète.
Dans une nouvelle étude publiée dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, l’analyse des données sur près de 20 000 adultes américains a montré un lien entre le non-respect des directives de sommeil recommandées et la consommation de plus de glucides, de sucre ajouté, de graisses et de caféine.
Alors que les collations salées, les friandises sucrées et les boissons non alcoolisées étaient les mêmes chez les adultes, quelles que soient leurs habitudes de sommeil, ceux qui dormaient moins avaient tendance à manger plus de calories par jour dans l’ensemble.
Les données examinées dans l’étude ont été tirées de 19 650 adultes américains âgés de 20 à 60 ans qui avaient participé de 2007 à 2018 à la National Health and Nutrition Examination Survey.
En plus des questions concernant la quantité moyenne de sommeil nocturne pendant la semaine de travail, des rappels alimentaires de 24 heures ont été effectués auprès de chaque participant.
“La nuit, nous buvons nos calories et mangeons beaucoup d’aliments préparés”, a déclaré Christopher Taylor, professeur de diététique médicale à l’Université de l’Ohio (OSU) à la School of Health and Rehabilitation Sciences et auteur principal de l’étude.
« Non seulement nous ne dormons pas lorsque nous restons éveillés tard, mais nous adoptons tous ces comportements liés à l’obésité : manque d’activité physique, augmentation du temps passé devant un écran, choix alimentaires que nous consommons comme collations et non comme repas », a-t-il déclaré. ajoutée. « Donc, cela crée cet impact plus important de respecter ou de ne pas respecter les recommandations de sommeil. »
Taylor et les co-auteurs de l’OSU Emily Potosky, Randy Wexler et Keeley Pratt ont divisé les participants en ceux qui ont ou n’ont pas respecté les recommandations en matière de sommeil en fonction de leurs rapports et ont utilisé les bases de données du département de l’Agriculture des États-Unis pour estimer l’apport en nutriments lié aux collations des participants, en catégorisant toutes les collations. en groupes d’aliments et en établissant trois périodes de grignotage.
Plus de 95% ont mangé au moins une collation par jour et plus de la moitié des calories des collations parmi tous les participants provenaient de deux catégories, notamment les sodas, les boissons énergisantes, les chips, les bretzels, les biscuits et les pâtisseries.
Ceux qui ne respectaient pas les recommandations en matière de sommeil étaient plus susceptibles de manger une collation le matin et de manger de plus grandes quantités de collations contenant plus de calories et moins de valeur nutritionnelle.
« Le respect des recommandations en matière de sommeil nous aide à répondre à ce besoin spécifique de sommeil lié à notre santé, mais est également lié au fait de ne pas faire les choses qui peuvent nuire à la santé », a déclaré Taylor, diététiste professionnelle. « Plus nous sommes éveillés longtemps, plus nous avons d’occasions de manger. Et la nuit, ces calories proviennent des collations et des sucreries. Chaque fois que nous prenons ces décisions, nous introduisons des calories et des éléments liés à un risque accru de maladie chronique, et nous n’obtenons pas de grains entiers, de fruits et de légumes.
L’Académie américaine de médecine du sommeil et la Société de recherche sur le sommeil recommandent aux adultes de dormir régulièrement sept heures ou plus par nuit.
Moins de sommeil est associé à un risque plus élevé de problèmes de santé, notamment la prise de poids et l’obésité, les maladies cardiaques et l’hypertension artérielle.
Les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis ont noté qu’un mauvais sommeil peut également être lié aux maladies cardiovasculaires, au diabète, à la dépression et à d’autres problèmes de santé chroniques.